Ode aux héroïnes de fiction
Infolettre du mois de mars 2025.
Lordesfeuilles
6/7/20254 min read
Bonjour toi,
Comment vas-tu ? Comment te sens-tu en ce mois de mars, alors que le retour du printemps réchauffe nos cœurs mis à l’épreuve par la météo de début d’année ? (L’ambiance hivernale, ça va deux minutes : moi, j’aime sortir en petite veste et chausser mes lunettes de soleil à la première occasion.)
Ici, ça va plutôt bien ! Je regarde la date de sortie de Couronnes et Reflets, dernier tome de ma trilogie, s’approcher à toute vitesse – je t’en dirai un peu plus à la fin de cette infolettre – et je me réjouis d’avance de le présenter aux lecteurices lors des salons qui arrivent.
J’arrête là avec le thème du printemps, ma lettre d’information n’ayant pas vocation à devenir un almanach. Ce mois-ci, j’ai envie de te parler… des héroïnes de fiction, et plus particulièrement de roman. J’adore les héroïnes de roman. La majorité de mes lectures ont au moins une femme pour personnage principal (et sont écrites par des autrices, même si c’est encore un autre sujet).
J’aime les héroïnes de roman dans toute leur diversité, qu’elles soient des sorcières amnésiques, des princesses réunies pour une course au mariage, des magiciennes prises dans une spirale de vengeance, ou des mercenaires poursuivant leur rêve d’ouvrir un café. (L’ensemble de ces exemples sont tirés d’œuvres existantes : si tu penses les avoir toutes identifiées, n’hésite pas à m’écrire !)
Il y a eu un temps où les héroïnes de fiction n’étaient que des faire-valoir, ayant à peine plus d’intérêt pour l’histoire que le tapis sur lequel trébuche le personnage masculin, et n’existant que pour être sauvées ou conquises (ou assassinées, en fonction du genre littéraire).
En réaction à cela ont émergé les héroïnes badass – ou dures à cuire, en français – qui se rient du danger, font des cocktails avec les larmes de leurs ennemis, et savent combattre à la perfection tout en restant conformes aux normes de beauté.
Entendons-nous, je n’ai rien contre elles : leur création est venue combler une absence dans la galerie des personnages fictifs. Ces héroïnes peuvent être passionnantes à suivre, si elles ne sont pas unidimensionnelles.
Il est facile, cependant, de tomber dans la caricature quand on manipule des archétypes aux caractéristiques si marquées. Les héroïnes badass sont à une description près de devenir des coquilles vides tout juste capables d’exploser des pare-brise en débitant des répliques bien senties, l’équivalent féminin des héros de récits d’action sans profondeur. Et c’est peut-être parce qu’elles ont eu tendance à se multiplier dans les romans, mais aussi les films et les séries, qu’est apparue encore une autre catégorie d’héroïnes : les héroïnes ordinaires.
Les héroïnes ordinaires pullulent depuis longtemps dans certains genres littéraires, comme la romance, par exemple. Leur arrivée est peut-être plus récente en littérature de l’imaginaire : que je pense à Gisèle, mécagicienne bonne élève d’Automates et Fiançailles (d’Astrid Stérin), à Evie, assistante maladroite d’Assistant to the Villain (de Hannah Nicole Maehrer), ou même… à Ema, héroïne de ma propre trilogie de cosy fantasy, toutes me semblent être des ajouts rafraîchissants à la grande famille des héroïnes de fiction. Des jeunes femmes bien sages, qui ne pourraient être plus éloignées du stéréotype de l’élu·e mais se retrouvent – parfois malgré elles – embarquées dans une grande aventure et finissent par y jouer un rôle déterminant.
Entre nous, ces héroïnes sont mes préférées, car elles nous montrent qu’on peut accomplir des actions extraordinaires sans l’être soi-même. Elles aussi, bien sûr, risquent d’être transformées en clichés ambulants par une plume un peu trop lourde : un personnage qui trébuche sur ses propres pieds et ouvre par inadvertance la porte derrière laquelle se dissimulait justement le·la méchant·e de l’histoire, ça peut être rigolo et passer une fois… mais pas tout au long du récit, de mon point de vue (à moins que l’héroïne se définisse par sa chance hors du commun et qu’il s’agisse de l’un des enjeux du roman, pourquoi pas ! Et… j’ai un peu envie d’écrire cette histoire maintenant).
Il existe donc de nombreuses façons, pour un·e auteurice, de rater son héroïne de fiction… mais surtout de la réussir ! Tant que ces personnages continueront d’envahir les étagères de ma bibliothèque, je serai heureuse, et plus encore si elles ont une voix distincte, vivent des aventures singulières et poursuivent des objectifs qui leur sont propres (que ces objectifs consistent à renverser un régime tyrannique, à trouver l’amour ou à enquêter sur une série de meurtres mystérieux).
En tant qu’autrice, toutes les femmes qui peuplent mes lectures – et mon quotidien – me poussent à essayer de créer des personnages féminins toujours plus vrais, toujours plus complexes et toujours plus divers. Une tâche assez vaste pour m’occuper toute ma vie !
Je conclurai cette lettre en mettant un petit coup de projecteur sur une héroïne particulièrement importante pour moi, dont je t’ai déjà parlé plus haut : eh oui, c’est Ema, dont l’aventure s’achève… La date de sortie de Couronnes et Reflets a été fixée au 22 avril.
Comme les autres tomes, tu ne le trouveras probablement pas en rayon, mais tu peux d’ores et déjà le précommander dans ta librairie préférée ou sur le site de la maison d’édition pour le recevoir directement à sa sortie. Si le roman te fait de l’œil mais que tu n’es pas très en fonds ou que ta pile à lire déborde, n’hésite pas à l’ajouter à ta liste d’envies sur les sites d’avis littéraires, c’est un moyen rapide et gratuit de le soutenir.
Sur ce, je pose ma plume et je te souhaite une fin de mois de mars remplie de belles histoires.
Lordesfeuilles
Image par Vonecia Carswell sur Unsplash